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Pourquoi le sofa peut aggraver les douleurs au dos : explication ergonomique ?

  • Photo du rédacteur: Stéphanie L'Heureux
    Stéphanie L'Heureux
  • 16 juil.
  • 4 min de lecture

Les sofas sont conçus pour le confort, pas pour la santé du dos. Bien des gens s’y installent pour relaxer, mais se retrouvent avec des douleurs lombaires ou un inconfort diffus après seulement 20 à 30 minutes. Pourquoi un meuble supposément confortable provoque-t-il autant de tensions ? Voici les explications ergonomiques et biomécaniques derrière ce phénomène courant.


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personne assise sur un sofa qui regarde la télévision
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1. Une posture qui favorise l’affaissement général

Dans un sofa mou, on ne soutient plus activement sa colonne. Le thorax s’enroule vers l’avant, la tête avance, les épaules s’affaissent. Le cou, les trapèzes et le haut du dos deviennent tendus, même si ce n’est pas toujours ressenti immédiatement. Cette posture en flexion prolongée peut aussi affecter la respiration, la digestion et la concentration.


2. Un dossier trop incliné et peu soutenant pour le dos

Les sofas ont souvent un dossier incliné vers l’arrière, recouvert de coussins moelleux. Cela empêche le bas du dos (la lordose lombaire) d’être bien soutenu. Le bassin bascule alors vers l’arrière, ce qui arrondit la colonne lombaire et augmente la pression sur les disques intervertébraux. Cette posture de "dos en C" est particulièrement pénible pour les gens ayant une hernie discale, une arthrose lombaire ou une instabilité du tronc.


3. Une assise trop basse qui ferme l’angle tronc-cuisses

Dans un sofa bas, les genoux se retrouvent souvent plus hauts que les hanches. Cela ferme l’angle entre le torse et les cuisses à moins de 90°, ce qui accentue la flexion lombaire et la compression du bas du dos. Le bassin ne peut plus jouer son rôle d’amortisseur, et les muscles du tronc doivent travailler davantage pour stabiliser la posture.


4. Une immobilité prolongée… sans qu’on s’en rende compte

Une fois installé, on s’enfonce. Le confort immédiat crée une passivité corporelle. Et si l’attention est captée par un écran (série télé, tablette, téléphone), on ne sent plus les signaux d’inconfort.Plus on est absorbé mentalement, moins on bouge. Résultat :

  • les micromouvements protecteurs disparaissent,

  • la circulation ralentit,

  • et les tensions s’accumulent sournoisement.

Ce phénomène est fréquent en fin de journée, quand le corps est fatigué, ou chez les enfants et ados qui peuvent rester figés longtemps sans s’en rendre compte.


5. Un enfoncement inégal… à cause de la structure du sofa

La surface d’assise du sofa s’enfonce plus à certains endroits, selon le poids du corps et l’usure des coussins. Mais cet enfoncement vient aussi de ce qu’il y a sous les coussins :

  • des sangles élastiques, qui se détendent avec le temps ;

  • des ressorts fatigués ou mal répartis ;

  • ou des barres de bois rigides, entre lesquelles la surface fléchit davantage.

Cette structure crée une fermeté inégale, qui désaligne subtilement le bassin et la colonne. Le corps peut s’enfoncer plus d’un côté, glisser ou pivoter légèrement, créant ainsi des tensions asymétriques. Même de petits déséquilibres maintenus longtemps peuvent irriter les articulations, les ligaments ou les muscles du tronc.


6. Une assise souvent trop profonde qui favorise l’affaissement

Dans de nombreux sofas, l’assise est trop profonde : pour que le bas du dos touche le dossier, il faut glisser les fesses très loin vers l’arrière. Peu de gens le font naturellement. La majorité restent assis plus en avant, ce qui laisse un vide entre le dos et le dossier.

Résultat :

  • le tronc s’affaisse en arrière, faute de soutien ;

  • le bassin bascule vers l’arrière, accentuant la flexion lombaire ;

  • certaines personnes adoptent des positions compensatoires : jambes croisées sous elles, appui sur un accoudoir, rotation du tronc… autant de stratégies inconscientes qui déséquilibrent la posture et créent des tensions.

Ce manque de contact avec le dossier transforme le sofa en surface molle sans soutien actif, ce qui fatigue rapidement les structures du dos.


7. Les jambes allongées sur un pouf ou une table basse

Beaucoup de gens posent les jambes complètement allongées devant eux, sur un pouf ou une table de salon. Ce geste peut sembler relaxant, mais il accentue plusieurs déséquilibres :

  • Le bassin bascule encore plus vers l’arrière, écrasant davantage les vertèbres lombaires.

  • Les ischiojambiers sont en position raccourcie, ce qui tire sur le bassin.

  • Cette position étire passivement les ligaments lombaires, qui ne sont pas conçus pour supporter de la tension prolongée.

  • Si les jambes sont tournées ou croisées, elle peut aussi désaxer les hanches.

Au final, cette posture allongée augmente le stress sur les structures passives du dos sans engagement musculaire actif pour protéger la colonne.


Que peut-on faire ?

  • Alterner les positions : changer de place, s’asseoir au sol avec un coussin, ou alterner avec une chaise plus ferme.

  • Soutenir le bas du dos avec un coussin lombaire ou une serviette roulée.

  • Placer les pieds au sol avec les genoux à la même hauteur ou plus bas que les hanches.

  • Éviter de garder les jambes allongées trop longtemps, surtout sans soutien lombaire actif.

  • Se lever toutes les 20–30 minutes, même brièvement.

  • Être attentif à son corps, malgré l’attrait de l’écran.

  • Choisir un sofa plus ferme, ou ajouter un panneau sous les coussins pour uniformiser la surface.

  • Réduire la profondeur d’assise avec un coussin derrière le dos, pour rapprocher le dossier sans forcer le corps à glisser.


Un sofa ne cause pas toujours les douleurs, mais il peut facilement entretenir ou aggraver des inconforts existants. Comprendre ce qui se passe dans notre corps quand on y reste trop longtemps permet de faire des choix plus conscients… et de mieux savourer les moments de détente.


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